Le Directeur exécutif de l’Autorité nationale de Biosécurité (Anb), Ousseynou Kassé, estime que la Task force républicaine nouvellement installée, ne peut remplacer la convergence des cadres républicains (Ccr) dont il est membre. Entretien.
Entretien réalisé par Babacar DIONE
Que peut-on retenir de l’Autorité nationale de Biosécurité (Anb) que vous dirigez ?
De façon globale, l’ANB est chargée de la régulation en matière de biotechnologies modernes et de biosécurité au Sénégal. En effet, après réception des notifications, l’ANB est chargée d’examiner l’exactitude des informations fournies par le notifiant. L’examen du dossier est un processus allant de la réception du dossier à la prise de décision en passant par la participation du public et l’évaluation des risques.
L’ANB est aussi chargée de faire le contrôle en matière de biotechnologies modernes et de biosécurité en s’appuyant sur les forces de défense et de sécurité. Entre autres missions, elle est chargée de la formation, de la sensibilisation du public et de l’encouragement de la recherche en matière de biotechnologies modernes.
L’Autorité nationale de Biosécurité est également chargée de s’acquitter de toute autre mission qui lui est confiée dans la mise en œuvre de la loi sur la biosécurité
Quelles sont ses réalisations ?
Dans le cadre de ses activités, l’ANB a toujours adopté une approche participative. Nous nous sommes déployés à l’intérieur du pays pour former et sensibiliser le public à travers les «journées d’animations scientifiques». Celles-ci sont organisées sous forme de Comités régionaux de Développement (CRD), en étroite collaboration avec les gouverneurs de région, en présence des responsables des services déconcentrés de l’Etat et des collectivités territoriales.
Par ailleurs, nous avons organisé, à l’intention des parties prenantes directes, des ateliers de mise à niveau, notamment dans le cadre de la révision du projet de loi sur
Après l’anniversaire de l’APR, le 1er décembre dernier, a lieu celui de la CCR ce samedi 12 décembre. Comment comptez-vous l’organiser, vu la situation sanitaire actuelle ?
Vous me permettez d’abord de souhaiter joyeux anniversaire à son Excellence le Président de la République, Macky Sall qui est né un 11 Décembre.
La CCR avait prévu de fêter l’anniversaire dans le respect des gestes barrières avec un partage sur le PAP2A. Cependant, compte tenu des nouvelles mesures prises par le ministre de l’Intérieur, nous avons donc décidé de nous conformer et de nous adapter à la situation en faisant appel aux nouvelles technologies de l’information et de la communication pour partager sur le PAP2A par vidéoconférence. Ce sera également une occasion pour nous de prier pour nos camarades qui nous ont quittés.
Quelle a été la contribution de la CCR dans la vie de l’APR ?
Nous avons des labels comme « les Rendez-vous Républicains » qui sont de grands moments de partage et de communion avec tous les Cadres des 45 départements et de la diaspora et qui ont vu la participation de tous les Premiers ministres du Président Macky Sall.
Il y a eu aussi un format spécial appelé «les Jeudis marron» qui étaient des moments de mise à niveau des Cadres du Parti afin de mettre à leur disposition tous les arguments et informations nécessaires pour défendre le bilan du Président de la République, Son Excellence Macky SALL. A cela, s’ajoute la mise en place de CCR départementales. Nous en avons monté 11 sur les 45 départements, avec 22 comités d’initiatives. Celles-ci sont des organisations ad hoc qui doivent préparer l’Assemblée générale constitutive au niveau départemental. Il s’y ajoute les visites de terrain conçues comme immersion dans les communautés pour mieux en saisir les réalités et les préoccupations existentielles. Ce fut le cas à Mboro, Diamniadio, Guédiawaye…
Avec la création de la Task Force républicaine, n’est-on pas en train d’assister à la disparition de la CCR ?
Bien au contraire, nous sommes en face d’un groupe qui permet de trouver une réponse à une question ponctuelle. Donc, l’objectif est de régler des questions conjoncturelles, alors que la CCR est une instance du Parti. La preuve, vous pouvez constater vous-même que les membres de cette Task Force républicaine pris individuellement sont des membres de la CCR. Ici, la particularité avec l’APR, c’est que nous sommes à la fois dans la réflexion et l’action. C’est pourquoi, en 2012, lorsque le Président Macky SALL installait cette instance des Cadres, il nous avait demandé d’avoir chacun un comité, d’où le slogan « un Cadre un comité ». C’est dire que nous sommes des Cadres pour la réflexion, mais si vous allez à la base, nous avons beaucoup de maires et conseillers départementaux parmi nos camarades. En somme, c’est une innovation de taille et une particularité de l’APR par rapport à ce qui était connu classiquement au niveau des organisations politiques.
Quelles sont les perspectives de la CCR pour 2021 et les années à venir ?
Parmi les perspectives se trouve le maintien de la dynamique avec l’installation de CCR départementales pour couvrir le reste du pays et renforcer l’animation du Parti à la base. Par ailleurs, une ouverture vers la diaspora est également prévue pour dynamiser davantage ses structures. C’est dire que l’heure n’est plus aux clivages encore moins à la division, mais plutôt à la cohésion, au respect des valeurs fondatrices. Elle est aussi à la remise en question de nos pratiques.
Quelle lecture faites-vous de ce nouveau gouvernement avec l’entrée en force de certains membres de l’opposition ?
Nous sommes dans une coalition et on ne peut pas être sur un raisonnement à l’échelle de Parti. Donc, nous devons raisonner à l’échelle de la coalition. C’est ce qui justifie le succès de cette dernière. Je me rappelle, au lendemain des élections de 2012, beaucoup d’observateurs prédisaient la disparition précoce de Benno Bokk Yakaar après deux ans au maximum ou aux prochaines élections législatives ou locales. Mais l’expérience et le temps nous ont donné raison. Nous sommes à huit années de gouvernance et la coalition est aujourd’hui plus forte que jamais. Ceci est une prouesse réalisée grâce au leadership du Président de la République Macky Sall qui a un esprit d’ouverture et un sens élevé de la République et des responsabilités.
Ne sommes-nous pas en train d’assister à une disparition progressive de l’APR avec la défénestration de certains Cadres de l’APR de la première heure ?
Le choix de l’équipe gouvernementale est une prérogative exclusive du Président de la République. Alors, tout au début, quand le Président choisissait les membres du gouvernement, il a laissé de côté d’autres gens aussi méritants qui pouvaient l’accompagner. Il est le seul à disposer de critères et d’informations pour aller vers un choix judicieux. Donc, nous avons le devoir d’accompagner cette équipe gouvernementale. Je pense que le plus important ce n’est pas d’occuper un poste ministériel mais de travailler pour l’intérêt supérieur de la nation. D’ailleurs le Président l’avait soutenu à maintes reprises : «nous allons gagner ensemble et nous allons gouverner ensemble». Et dans ce sens, il ne cesse de le montrer en restant cohérent avec lui-même. Je pense qu’il faut féliciter Son Excellence le Président Macky SALL pour son esprit d’ouverture car, à un certain moment de la vie d’une nation, on a besoin de travailler et d’aller au-delà des clivages politiques. Et c’est dans cette optique qu’il s’est inscrit. De plus, les conséquences de la pandémie, qui n’ont épargné aucun pays, même les plus développés, nous ont montré la nécessité d’unir nos forces pour faire face aux difficultés socioéconomiques.
En tant que membre du Comité national de Gestion des épidémies du Sénégal, quelles peuvent être, selon vous, les causes de la recrudescence des cas de COVID-19 constatée récemment ? N’a-t-il pas un risque de retour vers le confinement ?
Depuis le début de la pandémie, nous avons eu de très bons résultats ; donc, il n’est pas question qu’on baisse les bras. Nous sommes aussi dans une phase de relance de notre économie qui a souffert de cette pandémie. Il faudra que les gens respectent les mesures barrières, qu’ils portent correctement les masques et respectent la distanciation physique. Ce sont les seules armes dont nous disposons, même si le gouvernement est en train de faire le nécessaire pour que, dès qu’un vaccin est disponible, le Sénégal puisse en disposer. Nous saluons aussi l’implication des différents secteurs au niveau de ce comité où les décisions sont objectivement discutées. En ce qui concerne le retour au confinement, c’est une situation qu’on ne souhaiterait pas revivre. En tout état de cause, le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires afin de maitriser la pandémie sur le territoire national
Bambey a toujours été dans les mains de l’opposition, quelle est la nouvelle stratégie de l’APR à l’approche des élections locales pour changer la donne ?
Il faut d’abord rectifier que Bambey n’a pas toujours été dans les mains de l’opposition. A preuve, l’actuel maire a rejoint la mouvance présidentielle. Par ailleurs, nous avons gagné toutes les élections organisées après les municipales de juin 2014 grâce à un travail collégial de tous les responsables du département. Nous sommes dans un Parti et, de toutes les façons, la remobilisation et l’union de toutes les forces deviennent une nécessité afin de préparer les prochaines joutes électorales.