Le projet de loi numéro 38/2021 portant révision de la Constitution a été soumis, en procédure d’urgence, à l’hémicycle ce vendredi 10 décembre 2021. L’objet principal étant la restauration du poste de Premier ministre. Ainsi, 92 ont voté pour son adoption, deux ont voté contre, huit se sont abstenus et la majorité des trois cinquième a été dépassée.
La décision est actée. Le Président Macky Sall a désormais la latitude de choisir un Premier ministre. Suivant l’exposé des motifs, le ministre de la Justice justifie ce retour par la volonté de Macky Sall de « prendre en compte les impératifs de relance de l’économie nationale et d’une meilleure coordination de la mise en œuvre des politiques publiques ».
En outre, le retour du poste de PM vient rétablir les liens entre l’Exécutif et le Législatif. Une raison qui a d’ailleurs poussé certains membres de l’opposition à voter pour la restauration.
En ce sens, Aida Mbodj, elle qui a été contre la suppression, déclare: « Je reste dans ma logique de 2019. J’ai toujours dit et répété que le poste de Premier ministre était indispensable pour la bonne marche de ce pays. Moi, en tant que parlementaire, je pourrais mieux surveiller l’action gouvernementale ».
Cette énième modification de la Constitution touche exactement 24 articles. Par contre, le bureau a reçu au cours de la plénière 5 amendements. Il s’agit de deux venant du gouvernement, deux autres venant du député Théodore Monteil et le dernier, du Serigne Cheikh Mbacké. Parmi ces articles amendés figurent les articles 40, 43 et 103.
Prenant la parole pour présenter son amendement, le député Théodore Monteil explique que les articles et 40 et 43 doivent retrouver leur écriture de 2016. Au cas contraire, en cas de suppléance, l’Assemblée nationale pourrait être dissoute.
Ces deux amendements ont donc été rejetés par la majorité dont Théodore est bien membre tout comme l’amendement présenté par le député Serigne Cheikh Mbacké. Allant plus loin, le député Cheikh Abdou Mbacké soupçonne un piège « si jamais l’opposition gagne les législatives de 2022 ».
Certains députés ont souhaité ainsi que ces articles formulations soient revues. Le gouvernement, de son côté a présenté deux amendements qui ont été mécaniquement adoptés.
La restauration du poste de Premier ministre fait aussi penser à certains députés comme Toussaint Manga que le « président Macky Sall ne pense plus à un troisième mandat ». Abordant dans le même sens, le Cheikh Mbacké affirme que « le Premier Ministre est en réalité le dauphin tant recherché ».
La détermination de ce dauphin, faut-il le rappeler, a toujours été un sacrilège pour ceux qui s’y ont déjà essayé.