C’est demain mardi 23 mai que le dossier opposant le leader du Pastef, Ousmane Sonko, à la masseuse Adji Sarr sera une nouvelle fois appelé à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar. La deuxième fois après le renvoi prononcé le 16 mai dernier, après constat de vices de procédure. Entre-temps, l’accusé est sorti de sa réserve en accordant un entretien à Walf TV le vendredi 19 mai, pour relever la proximité entre les proches de la ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire et son affaire.
Le lendemain (samedi soir), Victorine Anquediche Ndèye s’est fendue d’un tweet pour porter la réplique à Ousmane Sonko qui l’accusait d’avoir interféré sur le choix de juges dans les différentes affaires en cours, à travers le secrétaire général de son ministère Ousmane Guèye et son propre frère Hippolyte Anquediche Ndèye.
«Même si le premier cité a été nommé secrétaire général du ministère de la Microfinance en octobre 2022, la proposition de nomination des secrétaires généraux des ministères est une prérogative du Premier ministre. Sur ce point, la relation entre le ministre et le secrétaire général ne nécessite aucune affinité entre les deux, car le secrétaire général survit au ministre quand ce dernier est remercié, car n’étant pas membre de son cabinet», signale-t-on d’emblée.
«Prêter à la ministre le pouvoir de recommandation de son secrétaire général pour juger Ousmane Sonko, relève d’une pure affabulation. Il s’agit d’un magistrat qui a sûrement demandé sa réintégration à la fin de sa disponibilité, d’autant que le magistrat en question a pris part à l’audience lors du procès en appel d’Ousmane Sonko contre Mame Mbaye Niang comme assesseur, sans aucun pouvoir d’influer sur une décision prise par le juge», nous a confié une source judiciaire. Avant de préciser : «Il y a tellement de juges dans les chambres d’appel que je ne vois pas le besoin d’aller chercher un magistrat en détachement pour venir compléter un jury.»
«La liaison entre l’affaire Sonko-Adji Sarr et la maire de Niaguis est un mauvais procès fait par le président de Pastef»
Sur le cas du juge Hippolyte Anquediche Ndèye, la même source soutient «qu’il n’y a aucune main derrière sa désignation comme siégeant à l’ouverture du procès de Sonko contre Adji Sarr, du fait qu’il est depuis un moment le titulaire de la première chambre criminelle et cela était un secret de polichinelle et tout le monde savait que si le dossier va en jugement, c’est la première chambre qui allait en hériter».
L’actuel président de la première chambre criminelle a été président du tribunal de grande instance de Tambacounda, assesseur suppléant à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) cumulativement à ses fonctions et membre des Chambres africaines extraordinaires avec un certain Souleymane Téliko.
«La liaison entre l’affaire Sonko-Adji Sarr et la maire de Niaguis est un mauvais procès fait par le président de Pastef, car en parcourant la répartition des affaires et les calendriers des audiences du tribunal de grande instance (TGI), on constate que le frère de Victorine Ndèye a présidé cette première chambre durant toute l’année judiciaire 2022», précise toujours notre interlocuteur.