Soupçonnant le boutiquier A. Mboup et colocataire d’entretenir une relation adultérine avec sa femme, O. Dia lui a asséné plusieurs coups de gourdin au moment où il faisait ses ablutions. Cinq blessures ont été décelées sur le crâne du boutiquier, qui s’en est sorti avec une incapacité temporaire totale (ITT) de 21 jours.
Les faits pour lesquels le chauffeur O. Dia a comparu devant la cour de la Chambre criminelle de Mbour remontent au 28 octobre 2020. O. Dia, 43 ans, accusé de tentative d’assassinat, explique : “Un jour, j’ai trouvé un talisman dans ma chambre. J’ai demandé à ma femme à qui ça appartenait. Elle m’a dit ne pas le savoir, puis elle m’a suggéré d’en toucher mot au boutiquier A. Mboup. Je lui ai demandé comment un talisman appartenant à A. Mboup faisait dans ma chambre, puisqu’on ne se fréquente pas. Elle m’a répondu qu’il arrivait que le boutiquier passe dans la chambre pour emprunter l’ustensile de thé.” Il explique qu’il aurait usé de ses connaissances pour protéger sa femme et jeter un sort à A. Mboup.
Il raconte qu’A. Mboup était venu le voir pour lui présenter des excuses, car il ne sentait plus sa virilité, après avoir entretenu un rapport adultérin avec sa femme. Ils vont se battre avant d’être séparés. Quelques heures après, le chauffeur va surprendre son “rival” et le rouer de coups de gourdin.
La violence des coups a causé une amnésie au boutiquier. “Quand je me suis réveillé, je ne reconnaissais plus ma propre mère”, raconte-t-il. La partie civile jure n’avoir jamais entretenu une relation sexuelle avec la femme d’O. Dia. Il a demandé 2 millions pour préjudice subi.
Pour le procureur, la préméditation est largement établie. “L”accusé a administré plusieurs coups à A. Mboup. Il s’est senti offensé et il a voulu faire mal à la victime. Il n’y a pas eu de bagarre et la victime n’était pas armée”, a soutenu le parquet. Il a disqualifié les faits en tentative d’assassinat et a requis 10 ans de réclusion criminelle contre O. Dia.
Les avocats de l’accusé, Maitres Cissé et Faye ont sollicité des circonstances atténuantes pour leur client ainsi qu’une application extrêmement bienveillante de la loi.
Le verdict sera rendu le 20 juin prochain.