Ousmane Sonko déballe tout, 17 mois plus tard : « Comment j’ai gagné du temps en me réfugiant à Ziguinchor »

Nous sommes en juin 2023. Conscient de sa vulnérabilité à Dakar face à l’arsenal de répression policière du régime de Macky Sall, Ousmane Sonko révèle avoir confié à ses avocats que ses déboires judiciaires ne pouvaient être gagnés que sur le terrain politique. Cela l’a conduit à se retrancher à Ziguinchor, auprès des siens. Une stratégie, selon lui, qui a porté ses fruits, car son objectif était de gagner du temps, relate Les Echos ce lundi.

Pour la première fois, Ousmane Sonko s’exprime sur la situation qu’il a vécue en 2023 à Ziguinchor et au pavillon spécial. Il évoque une stratégie politico-judiciaire qu’il a élaborée minutieusement. « J’ai appelé Me Bamba Cissé après avoir appris le renforcement des moyens de répression policière ordonné par le président Macky Sall. Ne pouvant pas faire face comme en 2021, je lui ai dit qu’il fallait changer de stratégie. Nous devions gagner du temps jusqu’à la présidentielle de 2024. Si nous les laissions agir à leur guise, Pastef n’aurait pas de candidat », explique-t-il d’emblée. Le leader de Pastef poursuit : « Je lui ai dit qu’il fallait les pousser à procéder à un jugement par contumace. Il m’a rétorqué que c’était impossible, car en matière criminelle, la comparution est obligatoire. Il m’a conseillé de comparaître, sinon ils allaient émettre un mandat d’amener pour m’humilier. Je lui ai fait savoir que je gérerais la situation à ma manière, mais sans lui en donner les détails afin de le protéger. » Ousmane Sonko continue son récit : « Ce jour-là, à 22h, j’ai appelé mon chauffeur, Amdy Ngom, ainsi qu’un de mes gardes du corps, Petit Lamine Sonko, pour leur dire de se préparer. À 3h du matin, je devais partir quelque part. Nous avons pris un véhicule banalisé et une fois en route, je leur ai demandé de prendre la direction de Ziguinchor. Je savais que la résistance n’était plus possible à Dakar, il fallait gagner du temps. C’est ainsi que je me suis replié à Ziguinchor. » Il revient également sur les grèves de la faim qu’il avait entamées en prison : « Même cette grève de la faim en prison était une stratégie pour gagner du temps. Chaque fois qu’ils exerçaient des pressions sur la directrice de l’hôpital et sur le médecin pour que je quitte l’hôpital, j’entamais une nouvelle grève de la faim, ce qui les empêchait de venir me chercher », confie-t-il.

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