Attrait à la barre pour viol, D. Sall, alias Ticco, risque gros. Il a comparu, hier, à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar pour viol sur A. Sarr, âgée de 20 ans. Le délibéré est attendu le 31 janvier prochain.
Accusé de viol sur A. Sarr, une fille âgée de 20 ans, D. Sall alias Tico, un commerçant âgé de 31 ans, risque 10 ans de prison. Domicilié à Rufisque, il a comparu hier mercredi devant le Tribunal des flagrants délits.
Les faits se sont déroulés le 3 janvier dernier à Cité Millionnaire de Rufisque. La plaignante explique qu’elle était sortie de chez elle vers 20 h pour aller acheter à manger. Car, renseigne-t-elle, le médicament qu’elle avait pris contre son épilepsie donne un creux au réveil.
C’est ainsi qu’elle a décidé d’aller dans un fast-food non loin de chez elle pour acheter un sandwich. Après quoi, la fille dit avoir été interceptée par le sieur D. Sall alors qu’elle rentrait tranquillement chez elle. Tico, comme on le surnomme, à bord d’un véhicule, l’a forcée à monter avec lui, dit-elle.
«Il a mis sa main sur ma bouche. Il m’a intimé l’ordre de le suivre dans sa voiture, sans quoi il allait me tuer. Il m’a amené dans un endroit isolé», a-t-elle confié à la barre.
Elle enchaine: «Il a enlevé mon pantalon et a abusé de moi». Puis, la plaignante A. Sarr dit avoir reçu des menaces de ce dernier. Toujours à la barre, la plaignante a dit avoir alerté son entourage. Conscient de ce qui l’attendait, le prévenu a préféré se rendre lui-même à la police pour éviter un lynchage.
«J’ai couché avec elle, elle était consentante»
Interrogé à son tour, le mis en cause a battu en brèche toutes les accusations selon lesquelles il aurait violé Aissatou Sarr. D’après lui, les déclarations de la plaignante ne sont pas avérées. Il indique avoir entretenu des rapports sexuels avec la jeune dame et que cette dernière était consentante au moment des faits.
«Je venais du sport avec un ami. C’est là que j’ai fait sa connaissance. Par la suite, elle m’a amené chez elle pour me présenter à sa mère. Après quelques minutes d’échanges, elle a demandé la permission pour qu’on aille manger. Puis, on s’est garés quelque part. C’est par là qu’on a commencé à flirter et l’irréparable s’est produit. Nous avons couché ensemble », a déclaré Ticco.
Sur le fait qu’il s’est rendu lui-même à la police, Daouda Sall de renseigner : « Après le moment passé ensemble on est partis acheter à manger avant que je ne la dépose chez elle. Sa mère furieuse était devant la porte car, d’après elle, sa fille avait duré. Du coup, un membre de sa famille est sorti et a brisé la vitre de ma voiture. Se sentant menacée, la fille a crié : ‘‘Il a abusé de moi’’. C’est sur ces entrefaites que je me suis rendu à la police pour leur faire part de la situation», précise le prévenu.
La partie civile, qui estime que le viol est établi, a réclamé la somme de 3 millions de francs Cfa. Le représentant du ministère public, lui, estime qu’une jeune fille qui s’est abstenue pendant 20 longues années, ne peut pas, du jour au lendemain, se donner au premier venu. Il a requis 10 ans de prison ferme contre Daouda Sall, qui selon lui est un habitué des faits. A préciser que la jeune A. Sarr présentait un certificat médical qui justifie qu’elle était vierge lors des faits.
Quant à la défense, elle soutient que les déclarations de la jeune dame soulèvent le bénéfice du doute. Le conseil de Tico insiste sur le fait que la dame a changé deux fois de version. D’après lui, lors de sa déposition à la police, elle avait donné une autre version des faits. Me Baba Diop a demandé la relaxe de son client.
Le délibéré sera prononcé ce vendredi 31 janvier.
Seneweb