Le site de la présidence, entre autres plateformes web officielles de l’État, ont récemment fait l’objet d’une cyberattaque. Celle-ci les a rendu temporairement inaccessibles. Elle a été revendiquée par «Mysterious Team Bangladesh», qui se décrit en «collectif de ‘cyberguerriers’».
L’attaque a donné des sueurs au sein de l’opinion. D’aucuns en déduisant que, malgré les investissements de l’État dans le numérique, le Sénégal serait à la merci des hackers. D’autant qu’un tel événement s’était produit l’année dernière.
S’il admet le danger que constituent les hackers, l’expert en cybersécurité Benoît Grunemwald minimise la portée de la récente attaque de «Mysterious Team Bangladesh» contre les sites de l’État. «Cette technique est qualifiée de Déni de service distribué (DDoS, l’abrégé en anglais). Ce type d’attaque n’entre pas dans une catégorie que nous pouvons qualifier de ‘technique avancée’», tranche l’expert dans un entretien paru ce vendredi dans Le Soleil.
Grunemwald explique : «Son fonctionnement est simple à expliquer : de nombreux ordinateurs contrôlés par les pirates tentent de joindre les sites internet visés par l’attaque. Face au trop grand nombre de demandes, les sites ne sont plus disponibles pour les utilisateurs légitimes. Les sites ‘tombent’ sous la pression.»
Il poursuit : «C’est spectaculaire et très visuel, pénalisant pour les utilisateurs, mais cela n’augure pas forcément de conséquences graves. Ces attaques sont monnaie courante et visent de nombreux sites quotidiennement, qu’ils soient étatiques ou marchands. D’autres sites ont d’ailleurs été visés, tels que celui de la Poste française.»
L’expert martèle : «Ce serait confondre vitesse et précipitation que de déterminer le niveau global de résistance aux cyberattaques d’un pays en se basant sur l’attaque Ddos d’un site internet. En effet, ces attaques sont courantes et visibles, mais généralement sans grandes conséquences.»
Quid alors de leur mobile ? «Ce type d’attaque vise à augmenter la visibilité du groupe d’attaquants et attirer les projecteurs afin d’alerter l’opinion publique», avance Benoît Grunemwald.