Cinq de réclusion criminelle et 2 millions de francs Cfa de dommages et intérêts. C’est la peine infligée à un charlatan domicilié au village de Mérina Sarr situé dans le département de Bambey. Ce quinquagénaire marié à quatre épouses et père de 14 enfants a été reconnu coupable de viol commis sur l’épouse d’un émigré par la Chambre criminelle du TGI de Diourbel. Les faits.
Souffrant de maux de ventre, la dame Ndèye Saye Diouf a été conduite, par sa grand-mère, au domicile d’un charlatan situé au village de Mérina Sarr. Cette épouse d’un modou-modou voulait trouver un remède auprès du célèbre charlatan tant convoité.
Mais la consultation a tourné au cauchemar, parce que la patiente a été envoûtée avant d’être violée dans les toilettes par son “bienfaiteur”, d’après le récit de la victime.
“Ousmane Sarr a tenu ma main lors de sa consultation avant de me révéler que je suis sous l’emprise d’un mauvais esprit. Ainsi il m’a invitée d’aller patienter dehors. Puis, le marabout m’a donné un bain mystique en me conduisant dans les toilettes”, confie la dame mariée à la barre du tribunal de grande instance de Diourbel.
Dans son récit, la partie civile dira qu’elle a été envoûtée par ce polygame, suite à une séance d’incantations. Ainsi, elle exécutait les ordres d’Ousmane Sar sans réfléchir.
“Une fois dans les toilettes, il m’a demandé de me déshabiller et j’ai tout enlevé sauf ma petite culotte. Mais il m’a ordonné d’être complètement nue comme un ver. C’est ainsi que je me suis allongée à même le sol, sur sa demande. Et il s’est jeté sur moi en me pénétrant”, lâche l’épouse de l’émigré.
Elle dit s’être débattu pour se libérer, mais «il m’a maîtrisée pour assouvir ses pulsions sexuelles». Elle ajoute qu’elle ne pouvait pas crier pour alerter les occupants de la maison.
«Finalement, je l’ai bousculé avant de me lever. Ma petite culotte était souillée et j’ai porté mes habits pour m’enfuir des toilettes en rejoignant ma grand-mère pour lui raconter mon calvaire”, narre-t-elle.
Interrogé à son tour sur les chefs de viol et de charlatanisme, le sexagénaire Ousmane Sarr nie tout en bloc. Selon ce polygame, c’est une cabale orchestrée à son encontre.
«Après avoir consulté ma cliente, j’ai ‘’vu’’ trois hommes. Interpellée sur ces derniers, elle m’avait confié que les deux étaient ses amants. Le troisième est son époux. Mais son mari traverse des difficultés à l’extérieur. Et l’un de ses amants lui avait même offert 5 000 F Cfa”, a déballé le charlatan.
Interpellé sur ses aveux lors de l’enquête de la gendarmerie de Bambey au courant du mois de février 2020, l’accusé portera de graves accusations contre le commandant de cette brigade à l’époque.
“Le commandant T. Gaye avait promis d’humilier devant ma famille et j’ai tenté de me suicider pour…”
“J’ai reconnu les faits lors de l’enquête de la gendarmerie de Bambey, parce que le commandant à l’époque (février 2020), T. Gaye, me torturait. Et il a avait promis de me libérer, si j’assume tout”, a révélé l’accusé.
“Le charlatan accusé de viol tente de se suicider à deux reprises”
Mais l’enquête de la gendarmerie a failli être classée sans suite. En effet, le charlatan a tenté de mettre fin à ses jours, lors de sa garde à vue, a appris Seneweb. Conduit à son domicile dans le cadre de l’enquête, le quinquagénaire a avalé des talismans pour se suicider.
Finalement, Ousmane Sarr atterri au centre de santé de Bambey où il a été interné.
“Après mon arrestation, le commandant m’avait dit qu’il me traquait depuis longtemps. Ainsi, le gendarme a promis de se venger sur moi en m’humiliant devant ma famille. Et je lui ai facilité la tâche en avalant des talismans avant d’être interné au centre de santé de Bambey”, accuse-t-il.
Également, le charlatan avait tenté aussi de se suicider dans les locaux de la brigade gendarmerie de Bambey, d’après des informations de Seneweb.