Un faux compte sur les réseaux sociaux rattaché à une femme, un profil aguichant, un numéro de téléphone, une voix suave puis un rendez-vous pour un appel vidéo torride sur WhatsApp, et le tour est joué. En se faisant passer pour une femme, A. I. Diallo a déployé sans peine cette panoplie du spécialiste du chantage sexuel pour coincer dans ses filets plusieurs hommes.
Non content de facturer ses victimes 10 000 francs CFA la séance, ce soudeur métallique les filmait à leur insu pour ensuite les faire chanter. Ces derniers étaient des Sénégalais résidant au Sénégal ou établis à l’étranger. Leurs images dans des positions compromettantes pullulent dans la galerie du téléphone du mis en cause.
Un certain Amdy Ndiaye figure dans le lot. D’après L’Observateur, qui relaye cette histoire dans son édition de ce mardi, ce commerçant établi à Ziguinchor a remis à A. I. Diallo la somme de 800 000 francs CFA, en plusieurs versements.
Fatigué du chantage dont il faisait l’objet, Amdy Ndiaye finit par saisir la Section de recherches d’une plainte pour diffusion d’image personnelle à caractère pornographique et extorsion de fonds. Les gendarmes transfèrent le dossier à la Division spéciale de cybersécurité (DSC) de la police. Laquelle se lance aux trousses du soudeur métallique.
Une affaire dans l’affaire
Les enquêteurs localisent le mis en cause dans un appartement à la Cité Mixta. Leur descente sur les lieux fait éclater une affaire dans l’affaire. L’adresse en question est une maison close tenue par une dame nommée Ndiaya D. et où les policiers ont retrouvé Toutou K. et Sokhna G.
La perquisition de l’appartement a permis de saisir 120 préservatifs et 3 flacons de lubrifiants. Les éléments de la DSC embarquent tout le monde. Les trois jeunes dames sont poursuivies pour proxénétisme, collecte et diffusion de données à caractère personnel.
Ndiaya D., divorcée et mère de trois enfants, confie avoir loué l’appartement pour 150 000 le mois. Son téléphone révèle qu’elle recrutait des jeunes prostituées qui lui versaient chaque semaine 50 000 francs CFA.
Toutou K., elle, admet qu’elle recevait ses clients dans l’appartement moyennant 10 000 francs CFA qu’elle remettait à Ndiaya D. Sokhna G., pour sa part, a déclaré avoir été juste de passage à la Cité Mixta pour rendre visite à sa cousine, Ndiaya D.
A. I. Diallo, Ndiaya D., Toutou K. et Sokhna G. ont été jugés ce lundi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Malgré leur tentative de nier les faits qui leur sont reprochés, le procureur de la République a requis des peines fermes contre les trois premiers. Un an contre le soudeur et six mois contre les seconds. Le ministère public a demandé la relaxe pour Sokhna G.
Verdict : le 25 septembre.