L’amour n’a pas d’âge, a-t-on coutume de dire. Et pourtant, pour certaines femmes il est difficile voire impossible de faire accepter à leur entourage un conjoint beaucoup plus jeune. C’est le cas de Mme Thiaw (nom d’emprunt), qui file l’idylle parfaite avec un homme de 16 ans son cadet.
Dans notre société, l’amour est régi par plusieurs codes mais certains couples ont choisi de vivre leur amour librement. Par exemple, la différence d’âge est un fait qui différencie les couples mais qui est perçu de différente manière. Dans un couple, si l’homme est beaucoup plus âgé que sa partenaire, les gens n’y voient aucun inconvénient, mais le cas contraire est “comparable au libertinage” pour certains et la femme est appelée cougar .
Madame Thiaw dont nous tairons quelques références est une dame de 49 ans , mariée à un homme de 16 ans son cadet, 33 ans. Elle est directrice d’une société de la place et fait partie des personnes respectables de ce pays.
Depuis 3 ans, cette dame et son mari forment une famille peu ordinaire qui assume sa différence mais est quelques fois confrontée au regard inquisiteur d’autrui. “C’’est toujours difficile d’affronter le regard des gens. S’ils ne te le disent pas directement, ils te regardent comme une perverse ou une pédophile”, glisse-t-elle, d’un ton comique.
“Je me rappelle au tout début de notre relation, dans un restaurant, au moment où on faisait notre commande à la serveuse, cette dernière a fait une remarque très déplacée disant à mon mari : ” elle est très belle votre maman, j’espère que vous prenez bien soin d’elle”. Je sais qu’elle pensait complimenter, mais ce genre de remarques j’en suis souvent victime quand on est ensemble et cela me chagrinait tellement que les sorties en public ne figurent plus dans mon agenda “, relate la dame qui bénéficie à chaque occasion du soutien de son mari.
Éloignement familial
Le plus difficile pour la directrice, c’est la position de sa famille. Depuis qu’elle s’est mariée avec l’homme qui la comble de bonheur, ses sœurs ne lui accordent plus le respect qu’elle inspirait auparavant. Ces dernières ne manquent jamais une occasion de traîter son mari de “gigolo à la quête de sous”. “Elles ne croient pas à notre amour réciproque et sincère, confesse-t-elle. Et pourtant ce sont elles qui me demandaient à chaque fois, après mon divorce, à quand le re-mariage ? pourquoi ne veux-tu pas te remarier… ?”
Mme Thiaw, de poursuivre : “Pour moi les chiffres n’ont aucune d’importance, l’essentiel c’est qu’avec mon mari on accomplit nos devoirs selon la religion musulmane, je lui donne tous ses droits de Kilifa (chef de famille) même si je suis plus aisée que lui sur le plan financier. En plus, ensemble on prend en charge son enfant puisque moi je n’en ai pas”.