L’entraîneur de la Linguère de Saint-Louis (nord), Abdoul Magib Diagne, déplore ‘’la difficile situation’’ des clubs sénégalais qui, sans moyens conséquents ni soutien, sont obligés de tenir leurs entraînements dans le respect des gestes barrières.
Les gestes permettant d’éviter le Covid-19 sont difficiles à respecter, car les entraînements se tiennent ailleurs que dans les stades, qui sont fermés à cause de la pandémie de coronavirus, selon Diagne.
La Linguère de Saint-Louis, en regroupement depuis le 2 novembre dernier pour préparer les compétitions à venir, se trouve dans une ‘’situation difficile’’, la même que vivent ‘’généralement les autres clubs’’, avec la fermeture des stades, à cause des mesures visant à lutter contre la propagation du Covid-19, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
Selon lui, La Linguère est obligée de tenir ses entraînements sur des terrains vagues et dans le respect des mesures sanitaires, telles que le port du masque et la distanciation physique, ‘’même si c’est difficile de l’appliquer, car la pratique sportive a besoin d’entraînements et de compétitions’’.
‘’Nous ne pouvons pas rester sans rien faire et empêcher les joueurs de travailler leur condition physique et technique, sinon on tue le sport et on diminue les performances des joueurs’’, a expliqué Abdoul Magib Diagne.
Le club saint-louisien ‘’dépense 800.000 francs CFA par semaine pour assurer le regroupement des joueurs’’, et le paiement des salaires lui coûte ‘’environ 8 millions de francs CFA’’ par mois, selon le technicien.
Les clubs, seuls devant cette situation, déplore-t-il, n’ont ‘’pas reçu le soutien financier de l’Etat, alors que tous les secteurs ont reçu de l’aide’’.
La Fédération sénégalaise de football a certes ‘’alloué une subvention de 10 millions de francs CFA à la Linguère, mais cela n’a permis que de payer les dettes du club’’, affirme Diagne.
Il salue ‘’les efforts du président du club et d’autres bonnes volontés, qui se débrouillent pour permettre à la Linguère de survivre’’. Les joueurs ont besoin de travailler et de s’épanouir, à cette étape de leur carrière, rappelle le technicien.
‘’Malgré les mesures’’ restrictives pour lutter contre le Covid-19, ‘’nous sommes obligés de nous débrouiller pour maintenir les performances. Au lieu de deux séances d’entraînement par jour, nous sommes obligés de n’en faire qu’une seule. Nos matchs amicaux sont tombés à l’eau à cause des interdictions, mais nous espérons que le Covid-19 va partir’’ pour que l’on retrouve un ‘’cadre normal’’ de travail, a ajouté Abdoul Magib Diagne.
Il sollicite le soutien du ministère des Sports ‘’pour aider les clubs, car aujourd’hui le football reste le parent pauvre, alors que cette discipline peut faire rentrer des milliards’’ dans l’économie nationale et ‘’créer des milliers d’emplois’’.
Diagne a par ailleurs lancé un appel aux jeunes joueurs, leur demandant de ‘’garder le cap et de ne pas se décourager, car il faut se battre et ne pas baisser les bras pour tenir debout et survivre, malgré la pandémie de Covid-19, tout en respectant les mesures sanitaires’’.