L’absence du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, à la conférence de presse du Premier ministre, Ousmane Sonko, ce jeudi, interroge. Il n’est pas exagéré de dire qu’un exercice de présentation de supposés maquillages sur les finances publiques sans l’argentier de l’État aux premières loges, est intrigant. D’autant que ce dernier occupait, à l’époque des faits présumés, le poste stratégique de directeur de la Programmation budgétaire dans le ministère qu’il dirige aujourd’hui.
Mais si l’on en croit Les Échos, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Le concerné était retenu par ses charges professionnelles à l’étranger. «Après son séjour à New York, avec le Président Diomaye Faye, [Cheikh Diba] est actuellement à Paris pour les besoins de son travail», a avancé le journal, sans davantage de précision.
Bougane Guèye Dany n’y croit pas. Cheikh Diba aurait boudé le conférence de presse, selon le leader du mouvement Gueum Sa Bopp, qui a fait face à la presse à son tour juste après la sortie du Premier ministre, Ousmane Sonko. «Quand ils l’ont informé de la rencontre, rapporte Bougane Guèye, il leur a demandé de lui envoyer les chiffres et le texte à présenter. Il devait se déplacer pour venir assister, mais quand il a vu ce tissu de mensonges, j’ai appris qu’il a pris la décision de renoncer à participer à la rencontre.»
Dans un communiqué repris par L’Observateur, la cellule de communication du ministère des Finances et du Budget pointe une «tentative de détourner l’attention» sur le chef du département. Sans se prononcer sur les raisons de son absence à la conférence de presse où le Premier ministre pointait des irrégularités supposées dans la gestion des finances publiques sous Macky Sall, le communiqué a tenté de démontrer que le ministre n’a aucune responsabilité dans les faits supposés évoqués.
«Le rôle du directeur de la programmation budgétaire, qui avait été rempli par Cheikh Diba sous le régime de Macky Sall, est purement technique et consiste exclusivement à coordonner la programmation de la loi de finances voté par l’Assemblée nationale avec la contribution des différents services du gouvernement», rappelle le texte.