L’augmentation croissante des nouveaux cas de contamination à la Covid-19 commence à inquiéter les autorités sanitaires sénégalaises. Le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), le docteur Abdoulaye Bousso, sonne l’alerte sur le plateau de l’émission «Objection» de Sud Fm dont il était l’invité ce dimanche.
«Je pense qu’aujourd’hui, nous nous accordons tous que nous sommes dans une deuxième vague. On ne doit plus être là à faire des discussions sémantiques. Nous sommes dans une deuxième vague», indique-t-il tout de go.
Toutefois, met-il en garde, «dans la première partie de cette épidémie, ce que nous avons vécu n’a pas été très facile. Au-delà des malades, des pertes humaines, mais également de tout ce que cela a coûté sur le plan économique, il est effectivement indéniable de se projeter en disant que si nous revivons la même situation, cela va être très difficile pour nos pays».
Pour le moment, renseigne le Dr Bousso, en termes d’amplitude, la deuxième vague est moins grande que la première, avec un taux de reproduction du virus qui avoisine 2,3 % (c’est-à-dire une personne malade contamine 2 personnes) alors qu’il était à 8 %, lors de la première vague.
«Maintenant, notre combat, c’est de tout faire pour qu’on n’atteigne pas la première vague», a-t-il déclaré.
Dans ce dessein, il faut, selon lui, réajuster la stratégie en fonction de l’expérience glanée à travers la gestion de la première vague. «S’il y a une chose de très importante, c’est de tirer les leçons de la première vague. Il ne faut pas que nous soyons dans une éternelle reconstruction. Nous avons quand même vécu des mois très difficiles, avec beaucoup de cas. Du mois de mars à maintenant, nous avons une meilleure connaissance de la maladie et de son mode de transmission. Donc, cela nous permet, par rapport à la stratégie, de pouvoir nous rediriger. Aujourd’hui, on parle de vivre avec le virus. Moi, je pense que c’est un contexte plus qu’actuel», souligne le Dr Bousso.