La Fifa aurait-elle trouvé un compromis entre les quatre candidats en lice pour la présidence de la CAF ? Le Sud-Africain Patrice Motsepe serait porté à la tête de la CAF, le Sénégalais Augustin Senghor serait son premier vice-président et le Mauritanien Ahmed Yahya, 2e vice-président. Quant à l’Ivoirien Jacques Anouma, il aurait un poste de conseiller spécial du président.
« Je le respecte beaucoup (Gianni Infantino, président de la Fifa, ndlr). Quand j’ai décidé de me présenter, je l’ai appelé, comme certains de ses collaborateurs, et on a échangé. Je n’ai pas à déflorer notre conversation mais pour l’essentiel, Infantino tient le même discours à tous les candidats : il s’agit d’une élection de la CAF, pas de la Fifa. Même si le président élu sera vice-président de la Fédération internationale », expliquait le Sénégalais Augustin Senghor en décembre dernier dans les colonnes du quotidien L’Équipe.
Sauf que Infantino a visiblement son mot à dire sur le prochain président de la CAF. Diverses sources font état d’un arrangement trouvé par la Fifa pour répartir les hauts postes de direction de la CAF entre les candidats à la succession du Malgache Ahmad qui saura d’ici le 3 mars si le Tribunal arbitral du sport lève la sanction d’inéligibilité de cinq ans par la Fifa.
Des émissaires de la Fifa à Rabat
Selon le journal sénégalais Sud-Quotidien, à l’issue d’une rencontre tenue les 27 et 28 février à Rabat avec les trois candidats d’Afrique de l’Ouest, deux émissaires de la Fifa, le Suédois Mattias Grafström (principal assistant du président de la Fifa) et le Congolais Véron Mosengo-Omba (directeur de la division Associations membres de la Fifa) seraient parvenus à une entente sur la répartition des rôles dans le futur exécutif africain. Présenté comme le favori de la Fifa, le Sud-Africain Patrice Motsepe prendrait la présidence. Le Sénégalais Augustin Senghor serait son premier vice-président et le Mauritanien Ahmed Yahya, son deuxième vice-président. Quant à l’Ivoirien Jacques Anouma, il serait nommé « conseiller spécial » du président. Aucun candidat à la présidence de la CAF n’a réagi pour le moment.
Ces dernières semaines, Gianni Infantino a effectué une tournée sur le continent africain. A-t-il pris la température auprès des chefs d’État pour savoir si la candidature de Patrice Motsepe était appréciée, ou est-il venu faire part du choix de la Fifa ?
Patrice Motsepe, dixième fortune du continent africain selon le dernier classement du magazine américain Forbes, a aussi été le premier Noir milliardaire en Afrique du Sud et il est, avec ses 2,6 milliards de dollars, le troisième homme le plus riche du pays. L’une de ses sœurs aînées, Tshepo Motsepe, est l’épouse du chef de l’État, Cyril Ramaphosa.
Depuis 2004, il est le président du FC Mamelodi Sundowns, le club de foot le plus titré d’Afrique du Sud, qui a remporté en 2016 la Ligue des champions de la CAF face à la prestigieuse équipe égyptienne Zamalek. En 2017, le club s’était offert la Supercoupe d’Afrique. « Je veux apporter ma modeste contribution en toutes circonstances afin d’utiliser le sport pour unir les Africains », a déclaré jeudi 25 février cet homme d’affaires sud-africain de 58 ans, lors d’une conférence de presse. « Nous réussirons et nous rendrons le football africain compétitif au niveau international », a-t-il assuré. La Fifa aurait demandé aux candidats en lice de se déterminer avant le 6 mars prochain.
À Rabat, le 12 mars prochain, le mode de scrutin, une voix pour chacune des 54 fédérations, annonçait une élection disputée. Jamais la CAF n’avait connu autant de prétendants au titre. « La Fifa ne cherche pas le profil idéal pour le foot africain mais seulement une marionnette », assurait pourtant il y a peu à l’AFP Bacary Cissé, patron de l’hebdomadaire sportif du Sénégal Record. En février, Fatma Samoura, secrétaire générale de la Fifa, avait assuré dans un média sénégalais que « le meilleur candidat est celui qu’auront choisi les 54 fédérations africaines membres de la CAF, selon leurs critères ». Et d’ajouter : « Que le meilleur gagne. »
RFI