Escroquerie : un colonel de l’Armée dans de beaux draps

Le colonel de l’Armée Mamadou S. F. M a été jugé ce mercredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Il est poursuivi pour escroquerie portant sur 31 millions 350 mille francs CFA et exercice illégal d’une activité commerciale. Sa victime présumée : un commerçant nommé Oumar Ndiaye.

Dans sa plainte, ce dernier déclare que le colonel l’a appelé un jour au téléphone pour lui donner rendez-vous à son bureau, à la Primature. Une fois sur place, Mamadou S. F. M lui apprend qu’il est en poste à l’Intendance des Armées, en tant que responsable des achats. Il lui propose d’être parmi les fournisseurs de l’Armée et promet de lui obtenir un agrément dans les plus brefs délais.

Le colonel embraye et lui annonce qu’ils ont introduit une commande de dattes, de pommes de terre et d’oignons pour 31 millions 350 mille francs CFA. Et puisqu’ils ne disposeraient pas de liquidités, il propose au commerçant de financer l’opération pour recevoir, en contrepartie, 40% des bénéfices. D’après L’Observateur, qui a fait le compte-rendu du procès, le mis en cause précise que les fonds seront versés dans le compte du GIE Bouchra et avance que la commande sera livrée dans un délai de 15 jours.

Oumar Ndiaye acquiesce. Mais, des mois s’écoulent sans qu’il voit la couleur de la commande. Après plusieurs relances, le colonel remet au commerçant un chèque qui se révélera sans provision. Ce dernier dépose saisit alors la Section de recherches d’une plainte. Le gradé de l’Armée est arrêté et placé sous mandat de dépôt le 21 août.

À la barre des flagrants délits, le colonel a balayé les accusations d’escroquerie. Il a affirmé que c’est dans le cadre d’une collaboration entre la partie civile et le GIE Bouchra, dont il se dit membre, qu’il a eu affaire avec Oumar Ndiaye. Il assure que la commande en question a été faite au Maroc, mais que les denrées sont arrivées périmées.

Cette déclaration n’a pas convaincu le procureur de la République, qui a signalé que le mis en cause n’a pas produit de preuve montrant l’existence de la marchandise et que le fait qu’il soit membre d’un GIE, alors qu’il est en service dans l’Armée, établit l’effraction d’exercice illégal d’une activité commerciale. Même si, pour se dédouaner de cette dernière accusation, le colonel a déclaré qu’il est depuis un moment en disponibilité.

Le parquet a requis deux ans dont un ferme. Le juge rendra son verdict le 6 septembre prochain.

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