Hier, Adji Sarr a fugué pour essayer de retrouver une vie moins anxiogène.
Vivant recluse dans un appartement et sous haute surveillance, elle a voulu retrouver sa liberté «confisquée» à cause d’un contrôle strict de sa garde rapprochée qui a été changée récemment et qui la prive de visites.
La révélation a été faite ce mercredi par le journal Le Quotidien. Nos confrères informent qu’après plusieurs heures dans la nature, l’ex-masseuse dont la disparition avait inquiété au plus niveau de la République, est finalement rentrée chez elle dans la soirée.
Où était passée Adji Sarr ?
Le Quotidien révèle que jusque tard dans la soirée du mardi, les autorités étatiques se posaient la question. Car l’ex-masseuse s’était enfuie de son appartement, atterrée par le traitement que lui infligerait sa nouvelle garde rapprochée, très stricte dans l’accomplissement de sa mission. Quand elle est arrivée, la nouvelle garde rapprochée a changé le protocole sécuritaire en lui imposant une discipline de fer. Les agents avaient le contrôle sur ses fréquentations, ses visites… Même ses amis, sa famille n’avaient plus accès à elle, provoquant ce coup de colère. Bref, avec ses gardes du corps, les relations n’étaient plus au beau fixe.
Ainsi, l’ex-masseuse de Sweet Beauté a décidé de prendre la tangente, plantant les policiers, qui ont constaté son absence évidemment quelque temps après.
Cette disparition de plusieurs heures a secoué la République, qui veille sur elle depuis plus de deux ans. Dans ce contexte sécuritaire très volatile, tous les scénarios furent envisagés, surtout qu’elle a été victime de plusieurs menaces à cause de ses accusations de viols sur Ousmane Sonko, arrêté aussi il y a 10 jours pour appel à l’insurrection, complot, atteinte à la sûreté de l’État, entre autres…
Au moment de ce «coup de sang», elle n’a sans doute pas pensé aux conséquences que cet acte aurait pu entraîner. Le risque aurait été qu’elle croise un militant ou sympathisant de l’ex-parti Pastef, qui la considère comme à l’origine des déboires actuels de Sonko. Les autorités ont dû mobiliser plusieurs agents pour essayer de la rattraper à temps. Plus de peur que de mal… Et coup de bol : Adji Sarr a été reconnue dans la rue par une dame, qui l’a recueillie chez elle.
Au plus haut sommet de l’État, le ouf de soulagement était énorme. Aujourd’hui, Adji Sarr, « coupée du monde », voulait surtout retrouver un « peu d’air », regrettant cet « excès de zèle ». Elle avait du mal à supporter les restrictions sur sa liberté, comme si elle était en prison. Même les détenus, dira-t-elle à des sources, ont des droits de visite qu’on est en train de lui dénier alors qu’elle est libre. Dans son livre Ousmane Sonko-Adji, l’histoire, le fait divers qui brûle le Sénégal, Madiambal Diagne raconte que Adji Sarr avait fait trois tentatives de suicide. Cette histoire montre la fragilité de cette fille dont la vie a été passée au peigne fin ces deux dernières années.
Elle est rentrée vers 22h30…
Il faut rappeler que le 1er juin dernier, la Chambre criminelle avait condamné Ousmane Sonko à 2 ans de prison pour corruption de la jeunesse, à payer 20 millions de francs Cfa de dommages et intérêts à la partie civile, ainsi qu’une amende de 600 mille francs Cfa. Alors que Adji Sarr réclamait 1, 5 milliard de francs Cfa à titre de dommages et intérêts. Le chef de file de l’ex-parti Pastef a été jugé par contumace pour viols et menaces de mort. Le ministère public avait requis lors du procès, 10 ans de réclusion criminelle contre lui pour le délit de viol et une condamnation de 5 ans pour corruption de la jeunesse. Après le verdict, Adji Sarr avait interjeté appel ainsi que Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon Sweet Beauté, qui avait été reconnue coupable d’incitation à la débauche. Elle avait pris 2 ans de prison ferme.