L’Etat, à travers le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec), essaie de mettre fin à ce phénomène. Les efforts déployés ont permis de sauver des vies, mais les réseaux criminels continuent à prospérer, au grand dam des candidats souvent engloutis dans le ventre de la Méditerranée.
La lutte contre les migrations irrégulières est une longue bataille. “C’est une question d’une particulière complexité, mais c’est inhérent à l’évolution de l’humanité. C’est une grande préoccupation quand l’émigration est menée de façon désordonnée et périlleuse. Les migrations irrégulières interpellent toute la communauté internationale, parce que les conséquences sont humanitaires, sécuritaires, économiques et politiques”, étale, sans mettre de gants, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome. Il a présidé hier la cérémonie d’ouverture des journées de lancement des activités du Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec).
Aujourd’hui, le Sénégal poursuit son combat pour démanteler les filières de convoyage des migrants. En se basant sur les chiffres dévoilés par le Cilec, l’on ne peut que constater que ce phénomène est loin de prendre fin. Les actions menées par les Forces de défense et de sécurité ont permis de sauver de nombreuses vies, même si, d’après des chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations, 850 personnes ont perdu la vie lors de leur tentative de rejoindre l’Europe via l’océan Atlantique.
“3615 embarcations ont été contrôlées, 2337 personnes interpellées, 1500 tentatives de départ de migrants déjouées à partir des plages de Dakar, Mbour, Joal, Saint-Louis, Nianing, Lompoul, etc…, 83 organisations et convoyeurs déférés, 10 pirogues, 3 véhicules, des Gps, moteurs et denrées saisis”, rapporte le Comité national de lutte contre la migration irrégulière, dont la mise en place ravit l’Union européenne qui a décidé d’accompagner la structure pour mettre fin à ce fléau.
Henry Boumi Ciss, coordonnateur du Cilec, mesure déjà les efforts à déployer pour y arriver, car les conséquences des migrations irrégulières sont terribles. Il dit : “L’émigration clandestine a provoqué l’exode rural et le départ des bras valides dans les régions de l’intérieur et a entraîné l’insécurité et la criminalité organisée, en particulier la traite des personnes et le trafic de migrants. L’émigration clandestine interpelle aussi bien les pays du Sud que celles du Nord, confrontés à une forte pression sans précédent. Elle est devenue un fléau mondial et la survenue de la pandémie, qui a provoqué la fermeture des frontières, a favorisé la recrudescence des départs de pirogues, à partir de septembre 2020.”