A. N. Seck et C. Ndiaye avaient bien mûri leur plan. La première passe une commande de 100 000 F CFA auprès du commerçant T. I. Diallo. La seconde contacte deux commerçants, M. Seck et T. Seck, pour une valeur respective de 85 000 et 125 000. Les clientes demandent à se faire livrer à domicile. Les commerçants, ne se doutant de rien, s’exécutent.
Les Échos, qui a assisté au procès, rapporte qu’elles ont sciemment donné une fausse adresse avant de dérouler leur plan : «[Sur place], elles demandent aux livreurs d’attendre à la porte pour être payés. Hélas, [A. N. Seck et C. Ndiaye] passent derrière et se fondent dans la nature avec les produits cosmétiques. Après une longue attente, les livreurs vont découvrir qu’ils ont été roulés dans la farine.»
Le journal précise que les mises en cause seront localisées grâce à leurs téléphones avant d’être interpellées. Elles ont commis l’erreur de passer commande avec leurs appareils, renseigne la source.
Inculpées pour escroquerie, elles ont été jugées ce mardi. A. N. Seck et C. Ndiaye, attraites à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar, ont plaidé coupable. Le Procureur a requis six mois dont un ferme contre chacune. L’avocat de la défense, Me Ousseynou Ngom, a plaidé la clémence après le désistement des parties civiles.
«C’est des gamines dont l’attitude est dictée par leur immaturité. Elles peuvent soutenir difficilement le regard du public lorsqu’elles répondent à vos questions. Les parties civiles ont pardonné et se sont même désistées. [Si les plaignants] sont en mesure de pardonner, la société aussi peut pardonner. Je vous demande de ne pas suivre le parquet dans ses réquisitions», a-t-il argumenté.
Les jeunes filles ont écopé d’une peine de prison avec sursis. Dans son verdict, le juge a «réservé les intérêts civils» des plaignants, tranche le quotidien d’information.