Macky Sall l’a annoncé à plusieurs reprises, il compte quitter le pouvoir dès le 2 avril et ne restera pas une minute de plus à la tête du pays. Le chef de l’Etat aurait même actionné le Conseil constitutionnel pour avis. Mais si Macky Sall souhaite quitter le pouvoir, il y a un moyen bien plus simple.
Le 31 décembre 1980, souhaitant quitter le pouvoir, Léopold Sédar Senghor écrivait une lettre de démission à la Cour Suprême (dont les fonctions d’alors sont aujourd’hui gérer par le Conseil constitutionnel). Un intérimaire sera ensuite choisi et des élections fixées. 44 ans plus tard, pour quitter le pouvoir, Macky Sall peut faire la même chose s’il souhaite quitter le pouvoir le 2 avril. C’est d’ailleurs le moyen le plus simple pour que Macky Sall réalise son “vœu” de quitter le pouvoir le 2 avril.
“Il faut rappeler qu’en 2016, Macky Sall avait dit qu’il voulait faire un mandat de 5 ans au lieu de 7 ans et avait demandé l’avis du Conseil Constitutionnel. Ce dernier avait refusé et Macky avait respecté cette décision et a finalement fait 7 ans. Aujourd’hui, s’il dit qu’il ne veut plus rester au-delà du 2 avril et que le Conseil constitutionnel lui dit qu’il doit attendre l’installation de son successeur, il pourrait accepter cet avis du CC. Si Macky Sall veut à tout prix partir, il aurait pu simplement adresser une lettre au Conseil constitutionnel. Ce sera comme une lettre de démission à l’image de ce qu’avait fait Senghor”, a déclaré Daouda Mine, analyste politique sur la Tfm.
Selon lui, si Macky Sall opte pour un avis et non pour la lettre de démission, c’est parce qu’il y a la possibilité de voir le chef de l’Etat accepter la décision des garants de la Constitution. Et le conseil devrait, conformément à l’article 36 alinéa 2, lui demander de rester au pouvoir jusqu’à l’installation de son successeur. Macky Sall pourrait donc, comme en 2016, respecter la décision du Conseil Constitutionnel et rester au pouvoir jusqu’à l’installation de son successeur. A moins qu’il ne démissionne pour laisser la place au président de l’Assemblée nationale pour un intérim.