À peine tombée, la sanction que la Chambre discipline du Conseil supérieur de la magistrature a infligée au président de l’Union des magistrats du Sénégal, Souleymane Téliko, reconnu coupable d’avoir jeté le discrédit sur une décision de justice, fait jaser dans les rangs des avocats du juge condamné.
Cette sanction se situe dans la frange de celles dites de premier degré. Mieux, il n’aura aucun impact sur la carrière du président de la Cour d’appel de Thiès encore moins sur le dossier. Pourtant, les avocats de la défense ne cachent pas leur déception après l’annonce du verdict. Face à la presse après la décision, ils ont manifesté leur désaccord. « C’est la déception totale qui nous anime. Nous avons le sentiment et nous avons la conviction que l’autorité judiciaire a manqué le rendez-vous d’affirmer son indépendance, d’affirmer l’autorité de la justice. C’est le principe même de la sanction qu’il ne fallait pas retenir. C’est dire que nous sommes tous déçus », a déclaré Ciré Clédor Ly, un des avocats du juge.
La robe noire de poursuivre : « Nous sommes déçus par ce qui s’est passé, nous sommes déçus parce que nous croyions en la justice, à l’autorité judiciaire, à l’indépendance de la justice. Et la justice avait aujourd’hui la chance d’affirmer son indépendance et son autorité par rapport au pouvoir exécutif parce que l’autorité de poursuite c’est le ministre de la Justice. »
Pour sa part, Me Moustapha Dieng indique que cette sanction atteste à suffisance qu’il n’y avait aucune charge contre le juge Souleymane Téliko. « Nous respectons la décision mais nous pensons qu’elle ne devait pas être prise. Téliko mérite plus des félicitations qu’une sanction », a fait savoir Me. Dieng.
Dans le même sillage Me El hadji Diouf estime que cette décision est « farfelue ». Selon lui, le juge Souleymane Téliko réfute la sanction et ses avocats vont l’attaquer. « Nous allons faire de cette décision qui n’a aucun fondement. Téliko n’a rien fait donc, il ne doit pas être sanctionné. Il est un magistrat indépendant qui a le courage de ses idées. Nous allons faire appel pour que cette décision soit annulée », a informé M. Diouf