De bienfaiteur supposé, Auguste Sambou est passé bourreau présumé. Ce professeur en technique d’architecture dans un institut de la place a été jugé ce mercredi pour viol, usurpation de fonction et vol.
Sambou est en détention depuis trois ans. Il a été arrêté à la suite d’une plainte d’une étudiante de nationalité étrangère qu’il avait rencontrée sur Facebook.
Ayant appris, à travers leurs échanges de messages, notamment sur WhatsApp, que la dame dont l’identité n’est pas dévoilée, rencontrait des difficultés pour payer ses études, il lui propose de se prostituer. «Je l’ai inscrite sur un site de rencontre payant. Mensuellement, elle devait payer 30 000 francs CFA, qui constituent les frais de publication», indique devant la barre le mis en cause.
D’après le professeur d’architecture, repris par Les Échos dans son compte-rendu d’audience, ses bisbilles avec la plaignante ont éclaté lorsqu’il lui a demandé de lui régler une créance.
«Puisque je lui avais prêté 100 000 francs CFA, elle devait me rembourser une fois que sa situation financière s’améliore. Lorsque les choses ont commencé à marcher pour elle (avec le site de rencontre), elle a disparu», accuse Anguste Sambou.
Ce dernier indique qu’il aurait été obligé de ruser pour rentrer dans ses fonds. «J’ai dû utiliser des subterfuges en lui fixant (par exemple) un rendez-vous, justifie le prévenu. Je suis parti avec son portable pour la contraindre à me payer. C’est après ça qu’elle a porté plainte contre moi.»
Sambou admet s’être fait passer pour un policier. Mais, s’empresse-t-il, de justifier, c’était pour convaincre sa débitrice de se rendre au lieu de rendez-vous où il lui a confisqué son téléphone. Il a catégoriquement rejeté les accusations de viol.
Le procureur a requis contre lui un an ferme pour usurpation de fonction, la même peine pour vol et dix ans de réclusion criminelle pour viol. Verdict : le 4 juillet prochain.