Des rapports tendus entre conjoints a viré au drame à Kébémer. D’après le récit de L’Observateur, L. Ndiaye, mère de six enfants et la quarantaine révolue, est sortie de la salle de bain, après une dispute avec son mari, D. B, un notable très respecté du quartier, tenant une bouteille contenant de l’essence. Sans hésiter, elle s’est aspergée le corps du liquide inflammable avant d’utiliser la boîte d’allumettes.
Témoin de la scène, le mari est sorti de la maison en courant pour ameuter le voisinage. Alertés par les cris de détresse de leur mère, les enfants de la victime interviendront en premier. Évacuée au centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, L. Ndiaye succombera à ses blessures trois jours plus tard.
Seulement avant sa mort, elle a eu le temps d’expliquer aux enquêteurs les raisons qui l’ont poussée au suicide. “Mon mari ne me respecte pas et n’a aucune considération à mon égard. Il me rend la vie dure. Pour un rien, il s’acharne sur moi”, gémit-t-elle.
Avant d’ajouter : “il favorise ma coépouse. Ne pouvant plus supporter cette humiliation, j’ai décidé de m’immoler par le feu pour avoir la paix.” Elle confiera sur son lit d’hôpital que son “mari avait gardé une bouteille d’essence dans la salle de bain.”
Une enquête sera ouverte après le décès de la femme. Celle-ci a conclu que le mari était présent dans la chambre quand sa femme s’est emparée de la bouteille contenant de l’essence. Il lui est reproché de ne pas avoir porté assistance à sa ”Awa” (première épouse).
Niant les faits, le mis en cause a déclaré aux enquêteurs qu’il a préféré sortir de la maison pour alerter le voisinage parce que “ne voulant pas que la police l’accuse d’avoir immolé sa femme”. “Je ne voulais pas prendre ce risque. Et puis, je pensais qu’elle n’était pas capable de suicider. Si j’avais su qu’elle allait mourir, j’allais la retenir”, s’est-il justifié.
Arrêté puis déféré hier au parquet de Louga au terme de sa garde a vue, le mari a été envoyé en prison pour non assistance à personne en danger et violente et voie de fait.