La fin du Franc Cfa a été définitivement actée par Paris. L’Assemblée nationale a validé le projet de loi hier jeudi 10 décembre, après son adoption en conseil des ministres le 20 mai dernier.
Et sans surprise, le projet de loi a confirmé les mesures phares qui ont été annoncées. Il s’agit du remplacement du Cfa par la monnaie Eco, du maintien de la parité fixe avec l’Euro, très décriée par une frange importante de la population ouest africaine.
Cette loi met fin également à la centralisation des réserves de change au Trésor public français. Désormais, cet argent sera géré par la Bceao qui aura la latitude de le placer dans les banques de son choix un peu partout à travers le monde. De même, la France ne siègera plus aux instances de la Bceao.
Cependant, il est peu probable que cette loi puisse calmer les anti-Cfa. Ils sont convaincus que cette ‘’transition’’ est le résultat d’une manœuvre de la France destinée à maintenir son influence sur les pays africains, francophones notamment. Un travail réussi avec la complicité de l’Ivoirien Alassane Ouattara qui, le 21 décembre 2019, a annoncé, à la surprise générale et à côté de Macron, que le F Cfa devient l’Eco.
D’ailleurs, ce projet est loin de celui porté par la Cedeao. C’est pourquoi des pays comme le Nigéria et le Ghana ont déjà pris leurs distances. Pour beaucoup, parmi lesquels des économistes africains et des élus français, il n’y a que les atours qui changent mais le fond demeure.