Le nord-est du Nigeria est en deuil ce dimanche 29 novembre après la violente attaque perpétrée dans le week-end contre des habitants de l’État de Borno. Selon l’ONU, au moins 110 personnes ont été tuées par de présumés djihadistes. Pour l’heure, aucune revendication n’a été faite mais les regards se tournent vers les deux groupes armés présents dans cette zone : Boko Haram et Iswap, l’État islamique en Afrique de l’Ouest.
C’est de loin l’attaque la plus importante perpétrée contre des civils, depuis le début de cette année 2020. Le bilan est encore très fluctuant, car ce sont en fait trois villages, proches de Maiduguri, qui ont été attaqués.
Ces attaques ont été commises par des « hommes armés arrivés à moto », précise Edward Kallon, le coordinateur humanitaire de l’ONU au Nigeria. La brutalité de ces violences est particulièrement frappante. La plupart des victimes ont été égorgées. « Rien n’a été volé. Les paysans ont tous été égorgés alors qu’ils cultivaient le riz », explique un humanitaire.
De nombreuses personnes sont encore portées disparues et les recherches se poursuivent, notamment concernant une dizaine de femmes qui auraient été enlevées.
Le gouverneur de l’État résume ainsi le dilemme des populations du nord-est : « Si les gens restent chez eux, ils meurent de faim, s’ils sortent cultiver dans leurs terres, ils prennent le risque d’être tués par des djihadistes. » D’après ce responsable local, au total, plus de 500 paysans ont été tués au cours de la saison agricole ces dernières semaines.
« Le pays entier est blessé par ces assassinats insensés », a pour sa part déclaré samedi soir le président nigérian Muhammadu Buhari, qui « condamne le meurtre de ces agriculteurs dévoués à leur travail par des terroristes ».