Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est adressé à la jeunesse patriotique de son parti hier, dimanche 9 juin 2024. Lors de son discours, il a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la loi d’amnistie. Bien qu’il n’ait pas explicitement nommé cette loi, Sonko a clairement indiqué que certains sujets pourraient être concernés par cette mesure.
Cependant, il a également énuméré plusieurs autres sujets qui ne seraient en aucun cas admissibles à l’amnistie. Selon lui, certains actes ne peuvent jamais être pardonnés car cela ne dépend pas de lui. Il impute ces actes à l’ancien régime, expliquant que des individus ont été victimes de graves exactions. Sonko a évoqué des morts, des disparitions et des actes de torture, et a insisté sur le fait qu’il n’est pas question de pardonner ces crimes, qualifiés de très graves, car ce n’est pas à lui de pardonner à la place des victimes. « Depuis que nous avons pris le pouvoir, nous avons été témoins de choses incroyables. Cependant, nous ne nous précipitons pas et ne complotons contre personne. Nous ne fabriquons pas non plus de dossiers de toutes pièces contre qui que ce soit. Nous abordons les choses de manière lucide. Si nous découvrons quelque chose, nous soumettrons ce dossier à la justice, et c’est à elle de décider de ce qu’elle en fera.
On nous parle de pardonner, mais peut-on vraiment pardonner à quelqu’un qui a volé de l’argent public? Cet argent ne nous appartient pas, et nous ne pouvons pas pardonner un tel acte.
On nous demande également de pardonner ceux qui ont tué des manifestants pacifiques. Peut-on pardonner à quelqu’un qui a tiré une balle en pleine tête d’une personne se battant pour ses droits, anéantissant ainsi sa vie? Non, nous ne pouvons pas pardonner cela. À aucun moment, nous n’avons dit que nous pardonnerions de tels actes. Je vous demande de patienter, car vous verrez que nous n’avons pas besoin de nous précipiter. Personne ne comprendrait que l’on pardonne à une personne qui quelqu’un qui fait subir à une personne Didier Badji et Fulbert Sambou , l’un ayant disparu mystérieusement et l’autre ayant été tué, son corps jeté à la mer. Si nous pardonnons cela, nous serions également des criminels. Nous n’avons jamais dit que cela ferait partie de ce que nous pouvons pardonner, et cela n’en fera jamais partie. Également, lorsque quelqu’un manifeste sa colère, au lieu de l’arrêter et de le conduire correctement devant la justice, vous préférez l’enfermer dans un commissariat et le torturer. Pensez-vous que nous allons pardonner cela? Nous n’avons jamais dit que nous allons pardonner de tels actes.
Recruter des nervis, leur donner des armes et les laisser dans la nature pour qu’ils frappent et tuent des manifestants, croyez-vous que nous allons pardonner cela? Non, nous ne pardonnerons pas cela non plus. Nous n’avons jamais dit que nous allions le pardonner.
Je vous prie donc d’être patients, car l’État a sa manière de fonctionner. Nous connaissons le fonctionnement de l’État depuis longtemps, grâce à notre éducation et notre expérience. Nous maîtrisons ce que nous faisons, donc laissez-nous le temps nécessaire car nous travaillons sur ces questions. En revanche, Ousmane Sonko a exprimé sa capacité à pardonner ce qu’il a personnellement subi. Il a mentionné qu’il pouvait pardonner l’emprisonnement, la privation de liberté même depuis chez lui, le dévoilement de sa vie privée et toutes les autres injustices qu’il a endurées. Pour lui, ce pardon personnel est essentiel pour lui permettre de passer à autre chose. « Qu’est-ce que nous avons dit que nous allions pardonner? Ce que je peux pardonner, c’est ce qui me concerne personnellement, moi, Ousmane Sonko. Ce que j’ai subi, je peux le pardonner. Si quelqu’un d’autre a vécu la même chose que moi et se sent capable de pardonner, il doit le faire, car le pardon apaise le cœur, » a conclu Le président du parti Pastef.