Trois ans après les faits présumés, M. Mbengue, maçon de son état, a été jugé vendredi devant la chambre criminelle de Pikine-Guédiawaye pour acte contre nature, pédophilie et détournement de mineur sur un garçon de douze ans nommé A. Koné. Le verdict est attendu le 5 juillet prochain.
Le parquet a requis dix ans de réclusion criminelle et une amende ferme de deux millions de francs CFA. La défense pour sa part a demandé à la chambre criminelle de tenir compte d’une circonstance atténuante, à ses yeux : son client a été victime de viol durant son enfance.
Durant l’instruction de cette affaire, l’accusé a obtenu un non-lieu pour le viol, un des chefs retenus dans la plainte. La raison ? «Le certificat médical n’a pas établi de rapports anaux», répond Le Soleil, qui a fait le compte-rendu de l’audience.
Le journal est revenu en détails sur les faits qui remontent à décembre 2020. A. Koné jouait au football avec ses amis. M. Mbengue l’interpelle et l’invite à le suivre dans sa chambre. Il déclare avoir une surprise pour l’enfant : un téléphone portable.
Le garçon, enthousiaste, selon Le Soleil, le suit. Sur place, d’après l’accusation, M. Mbengue abuse de lui. Quinze jours passent. A. Koné décide finalement d’alerter ses frères, qui s’en ouvrent à leur tour à leur père, T. Koné.
Ce dernier tend un piège au mis en cause : A. Koné retourne dans la chambre de M. Mbengue et fait semblant de réclamer une nouvelle fois le téléphone promis. C’est au moment où le maçon essayait une nouvelle fois de violer l’enfant que son père et des voisins de l’accusé, postés derrière la porte, surgissent.
À la barre, M. Mbengue a reconnu avoir entraîné dans sa chambre A. Koné, confessant avoir été attiré par ses «formes». Mais il a juré l’avoir «juste» caressé avant qu’il s’enfuit. Pour convaincre le tribunal, le prévenu a révélé qu’il est impuissant depuis 2016 à la suite d’un accident de la circulation. Et pour justifier son attrait pour les garçons, il a confié avoir été violé durant son enfance par le fils de son père adoptif.
M. Mbengue a été arrêté alors qu’il se trouvait dans sa chambre avec trois garçons. Et en 2012, il était accusé d’acte contre nature et de viol sur deux enfants du même sexe que lui. Il a balayé ces accusation et soupçon, clamant que les garçons aiment sa compagnie parce qu’il leur télécharge sur leurs téléphones des jeux vidéo. «C’est pour cela qu’ils viennent souvent dans ma chambre», a-t-il justifié.
M. Mbengue sera fixé sur son sort le 5 juillet prochain.