Amadou Clédor Sène ! Un nom, mille et une histoires ! Une parmi celles-ci restent gravées dans la mémoire des Sénégalais. Il s’agit de l’assassinat de Me Babacar Sèye dans laquelle il a été impliqué. D’ailleurs, il a été reconnu coupable de crime et condamné à 20 ans de travaux forcés. Une peine que Clédor Sène n’a pas complètement purgée. Il a été gracié en février 2002 avant d’être amnistié le 7 février 2005 en faveur de la loi dite Ibrahima Isidore Ezzan.
UNE IMAGE ÉCORNÉE PAR L’ASSASSINAT DE ME SÈYE
Même si certains sont convaincus qu’il est l’assassin de l’ancien député maire de Saint-Louis et vice-président du Conseil constitutionnel, Clédor Sène clame toujours son innocence. Il plaide -non coupable et estime qu’il a été condamné injustement. « On ne peut pas reconnaitre quelqu’un coupable d’assassinat sur un juge et qu’il n’écope pas de la peine maximale. C’était la peine de mort à l’époque. Il y avait beaucoup de zones d’ombres dans le dossier. La Cour n’avait pas assez d’éléments pour asseoir son accusation et par conséquent en voie de condamnation », a-t-il l’habitude de déclarer lors de ses entretiens relatifs à ce sujet. Son séjour carcéral n’a pas brisé son élan d’engagement.
SORTIES MÉDIATIQUES CONTROVERSÉES
A sa sortie de prison, Clédor Sène a essayé de refaire son image, déjà entachée aux yeux de l’opinion internationale. Ce n’était pas évident, après avoir fait dix ans derrière les barreaux de se réinsérer mais, il y est arrivé. Ce, grâce à ses sorties médiatiques. Il s’intéresse au débat public. Il range aux oubliettes la violence qu’on lui connaissait et adopte la stratégie des débats d’idées. Il fait des analyses, que certains jugent pertinentes, sur la gestion des ressources du pays. Ses interventions sont appréciées par les détracteurs du pouvoir. Là où les gens du régime lui rappellent souvent son passé criminel. Des journalistes ont même condamné ses sorties dans la presse. « Moi, j’estime que Clédor Sène est périmé. Il n’est ni plus ni moins qu’un assassin. Il fait partie de la race des contre-valeurs. Il ne peut pas et ne doit pas être un héros. Il ne peut pas et ne doit pas être une source crédible de la presse. A moins que ce soit une affaire le concernant directement », écrivait le journaliste Daouda Mine. Jean Meissa Diop ajoutait : « un organe de presse, très à cheval sur l’éthique professionnelle, a pris une décision très ferme : Tout journaliste, qui aura interviewé Clédor Sène, sera sanctionné avec rigueur ! Belle leçon pour les autres chaînes de radio et de télévision ». Des critiques qui ne lui font pas reculer. Il s’illustre dans l’affaire Pétro-Tim avec des explications jugées claires. « Il connaît tout ce qui se passe, il est au courant de toutes les magouilles que le gouvernement a faites », témoigne un internaute qui dit suivre régulièrement ses interventions.
Aujourd’hui, Clédor Sène est encore au-devant de la scène. Il a été arrêté avec Guy Marius Sagna et Assane Diouf pour tentative d’insurrection du pays. Ils ont été trahis par un audio fuité dans lequel il aurait expliqué à Assane Diouf la stratégie qu’il fallait adopter pour installer le chaos dans le pays. Ce n’est pas la première fois que Clédor Sène est accusé de fomenter des coups contre l’Etat. Il est dépeint comme quelqu’un qui est coutumier des faits. Des faits qui remontent aux années 1980. Clédor Sène s’opposait farouchement au régime de l’ancien président de la République, Abdou Diouf. Il avait été accusé d’avoir participé à une série d’attentats à la voiture piégée ciblant particulièrement les véhicules de l’administration. A l’époque, il roulait pour le Parti démocratique sénégalais et accusait le régime d’Abdou Diouf d’avoir tripatouillé les élections.
Pour ces actes, une peine de 2 ans de prison ferme lui a été infligée. Aujourd’hui, Clédor Sène revient à la charge et se dresse en bouclier contre le régime de Macky Sall. Contre vents et marées !
emedia