Ce fut dur, même laborieux. À certains instants, le spectre de la remontada a même ressurgi. Le Paris Saint-Germain s’est néanmoins bel et bien qualifié mercredi soir pour les quarts de finale de la Ligue des champions, en faisant match nul 1-1 contre le FC Barcelone au Parc des Princes. Un résultat qui complète la victoire parisienne 4-1 lors du huitième de finale aller disputé trois semaines auparavant.
Toujours privé de Neymar, mais avec Julian Draxler comme invité surprise dans le secteur offensif, l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino expliquait dans l’avant-match sur RMC Sport qu’il attendait de son effectif qu’ils soit “au même niveau” qu’au Camp Nou. La réalité a été tout autre. Transfiguré, bien plus offensif et agressif avec le pari tactique de Ronald Koeman, le Barça a pris d’entrée le contrôle du match. La pelouse parisienne est devenue son jardin, avec plus de 70% de possession et six tirs en un quart d’heure.
Paris aidé par l’assistance vidéo
Acculé et incapable de relancer correctement face à la pression haute de l’adversaire, le PSG a plusieurs fois failli concéder une ouverture du score rapide, qui aurait évidemment rappelé les coups de froid de 2017 et de 2019. Seulement, Ousmane Dembélé a encore fait l’étalage de sa finition approximative, pendant que Keylor Navas confirmait son statut de meilleur Parisien de la saison.
Mais au beau milieu de l’orage, une éclaircie a soulagé Paris. Sur un corner qui semblait presque inespéré, le bout du pied gauche de Clément Lenglet accroche involontairement le talon de Mauro Icardi dans la surface. L’arbitre britannique Anthony Taylor s’aide de l’assistance vidéo pour siffler le penalty, transformé en force par un Kylian Mbappé bien loin de sa performance à l’aller couronnée d’un triplé (30e, 1-0). Cette ouverture du score contre le cours du jeu est synonyme de nouveau record pour le champion du monde, plus jeune joueur à atteindre les 25 buts dans la compétition (22 ans et 80 jours). Il a donc effacé des tablettes Lionel Messi, qui avait atteint ce palier en 206 jours de plus.
La parade décisive de Navas sur le penalty de Messi
Mais l’Argentin de 33 ans, à l’avenir encore incertain, a su répondre sans tarder. Six minutes après le coup du sort, Lionel Messi a pris ses responsabilités pour égaliser en décochant, aux 25 mètres, un missile sol-air imparable (37e, 1-1). De quoi redonner des ailes aux assiégeantes troupes barcelonaises, qui ont notamment fait trembler la barre transversale avant que Layvin Kurzawa ne concède (encore) un penalty sur Antoine Griezmann dans le temps additionnel.
L’histoire se raconte ensuite de deux façons. Lionel Messi, loin d’être le plus fiable dans cet exercice, a failli à sa mission de porter le score à 2-1. Ou alors: Keylor Navas a encore réussi un miracle, en arrêtant cette tentative (45e+3).
Marquinhos a lui aussi sauvé Paris
Moins rythmée, la seconde période confirme la domination espagnole. Le fait que Mauricio Pochettino soit obligé de faire trois changements avant l’heure de jeu, en faisant notamment entrer Angel Di Maria, de retour de blessure, confirme la dynamique. Les ajustements n’ont toutefois pas changé grand-chose, le Barça s’étant montré moins tranchant à chause de sa fatigue physique et peut-être mentale. Reste que Lionel Messi a été tout proche de relancer la double confrontation, avec un tir à bout portant. Mais Marquinhos, capitaine et modèle de détermination, a su jeter tout son corps pour éviter une fin de match irrespirable. Car avec encore trois buts à marquer en une demi-heure, la marche était finalement trop haute pour Barcelone.
Pour la première fois depuis 2005, les quarts de finale de la Ligue des champions se disputeront donc sans Lionel Messi, ni Cristiano Ronaldo, éliminé la veille avec la Juventus.