Attrait à la barre du Tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye, A. Diallo, maçon âgé de 28 ans, sera édifié le 2 février prochain. Jugé hier pour avoir maltraité et torturé son frère cadet, le prévenu risque gros, rapporte L’Observateur.
Le journal souligne que le ressortissant guinéen avait loué une chambre dans la maison de la veuve M. Cissé, avec son frère A.A. Diallo, âgé de 3 ans, sa jeune épouse K. Diallo et le bébé du couple. Le petit garçon, très attaché à l’épouse de son grand-frère, a suivi le couple au Sénégal. Mais, il vit un véritable enfer : « L’enfant mange à peine à sa faim et le couple le laisse seul dans la chambre » le matin lorsque le mari, part tôt, chaque matin, dans les chantiers de construction à Sacré Cœur et que son épouse se rend au marché où elle tient un petit commerce.
« A. A. Diallo s’échappe pour aller trouver à manger chez la voisine. Informé de l’attitude du gamin par sa femme qui l’a vu sortir de chez F. Dièye, A. Diallo le tabasse jusqu’à créer l’indignation chez les voisins », narre la source.
« Un autre jour, revenu plus tôt que d’habitude du boulot et ayant constaté que l’enfant n’était plus dans la chambre où il l’avait laissé, le maçon va l’arracher avec force alors qu’il mangeait tranquillement chez la voisine. Il somme la voisine de ne plus lui donner à manger, et l’enfant va recevoir une sévère correction », poursuit celle-ci.
L’Obs confie qu’il ira plus loin une autre fois : « Après l’avoir ligoté, A. Diallo l’a enfermé dans sa chambre avant de sortir. M. Cissé entend les pleurs et jette un coup d’œil à travers la fenêtre de la chambre. La dame entrevoit l’enfant qui tentait de se lever mais en était incapable. »
Elle s’empresse d’envoyer son neveu pour aller chercher le délégué de quartier, Ibou Sène, qui se précipite sur les lieux. Mais, le grand-frère déjà revenu du travail, bloque la porte. Le délégué de quartier force le passage et parvient à ouvrir la porte, et découvre l’enfant attaché aux poignets et au cou.
Alerté, le poste de police de Guinaw rails avertit à son tour les services de l’action éducative en milieu ouvert (AEMO), qui vont prendre en charge l’enfant et porter plainte contre son bourreau.
Le prévenu a été enfoncé à la barre par des témoins qui ont révélé que l’enfant a déjà eu le bras fracturé suite à une violence. Son bourreau a tenté de nier, jurant qu’il est tombé des escaliers de la maison en location. Sa logeuse a démenti cette version.
L’enfant, apparu très mal en poing à la barre, accompagné d’un agent de l’AEMO, a confirmé les accusations de l’enquête. Le procureur a réclamé que le grand-frère soit déclaré coupable de mise en danger de la vie d’autrui et maltraitance sur un enfant de moins de 15 ans et requis deux ans dont trois mois ferme.