“L’État a failli”. Ces propos n’ont pas été tenus par des opposants du pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, mais bien par les tenants de ce même pouvoir. Avant Fadilou Keita, qui a pointé du doigt le laxisme et la faillite de l’État, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu les mêmes allégations en campagne. Ce qui laisse entrevoir des sanctions à la fin des joutes politiques.
“Notre convoi a été attaqué trois fois et il n’y a eu aucune arrestation. Ceci montre la faillite de l’État”, a déclaré Ousmane Sonko à Dakar, en marge de la campagne pour les élections législatives. Le leader du Pastef précise tout de même que ses propos sont ceux du candidat aux Législatives et chef de parti, mais non ceux du Premier ministre. Mais le constat est clair : le PM n’est pas satisfait de certains des membres de son gouvernement.
D’ailleurs, Ousmane Sonko a directement pointé du doigt la faillite et le laxisme de deux de ses ministres : Jean-Baptiste Tine de l’Intérieur et Ousmane Diagne de la Justice. “J’ai appelé le ministre de l’Intérieur et de la Justice, en tant que candidat, pour les informer des projets de Barthélemy Dias d’attaquer notre convoi. Après la première attaque, je les ai encore appelés, mais rien. Trois attaques, zéro interpellation. Il faudra qu’ils prennent leurs responsabilités”, a prévenu Ousmane Sonko.
Selon le leader du Pastef, les actes qu’il a posés montrent que la gestion du pays a changé. “En tant que Premier ministre, j’aurais pu donner des ordres à ces ministres et leur dire de poursuivre untel, mais je ne l’ai pas fait. Quand je les ai appelés, c’était en tant que candidat, non comme Premier ministre. Ceci montre que les choses ont changé”.
Mais après les élections législatives, lorsqu’Ousmane Sonko enfilera son costume de Premier ministre et que l’heure sera au bilan, des têtes devraient tomber. Ce qui est clair, c’est que Jean-Baptiste Tine et Ousmane Diagne sont bien placés pour subir les conséquences des manquements constatés durant la campagne. Sinon, Ousmane Sonko (PM) cautionnera ce qu’il a lui-même (candidat) dénoncé.