Les frappes israéliennes sur Gaza continuent, vive inquiétude internationale

Alors que les violences entre Israël et le Hamas se poursuivent à Gaza, le Conseil de sécurité doit se réunir dimanche pour évoquer la situation. Joe Biden s’est, quant à lui, entretenu avec les présidents israélien et palestinien et le secrétaire général de l’ONU s’est dit “profondément perturbé” par l’attaque contre les médias internationaux dans l’enclave.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir, dimanche 16 mai, pour évoquer le regain de violences sans précédent depuis sept ans entre Israël et le Hamas, à Gaza. Hier, des bombardements ont fauché la vie d’enfants et pulvérisé les locaux de médias internationaux dans la bande de Gaza, d’où les salves de roquettes se multiplient vers des grandes villes israéliennes.
 
Le secrétaire général des Nations unies s’est dit “consterné” par le “nombre croissant de victimes civiles” et “profondément perturbé” par l’attaque israélienne contre Al-Jazira et Associated Press à Gaza.  Le chef de la diplomatie européenne a, quant à lui, annoncé qu’une visioconférence d’urgence se tiendra mardi.
 
Tractations diplomatiques
 
Le président américain, Joe Biden, a eu un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu et, pour la première fois depuis son arrivée à la Maison Blanche, avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.    
 
Joe Biden a soutenu le droit d’Israël “à se défendre” contre les attaques du Hamas, tout en faisant part de sa préoccupation au sujet de “la sécurité des journalistes”.
 
Pour la première fois depuis son arrivée à la Maison Blanche, le démocrate s’est également entretenu avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Joe Biden a, en outre, souligné “la nécessité pour le Hamas de cesser de tirer des roquettes vers Israël”.  Le président américain a aussi rappelé la reprise, en avril, de l’aide américaine aux Palestiniens, interrompue sous la présidence de M. Trump.
 
Une “solution négociée à deux États” est “la meilleure voie pour parvenir à une résolution juste et durable du conflit israélo-palestinien”, a ajouté le président américain.
 
Un haut responsable du département d’État, Hady Amr, doit par ailleurs rencontrer des dirigeants israéliens à Jérusalem, dimanche, et se rendre en Cisjordanie occupée pour des discussions avec des responsables palestiniens.
 
Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique sur le conflit israélo-palestinien se tient également dimanche et une réunion virtuelle du Conseil de sécurité se déroulera  dimanche en fin d’après-midi.
 
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, quant à eux, tiendront mardi une visioconférence d’urgence sur l’escalade des combats.
 
“Compte tenu de l’escalade en cours entre Israël et la Palestine et du nombre inacceptable de victimes civiles, je convoque une visioconférence extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE mardi. Nous coordonnerons et discuterons de la manière dont l’UE peut contribuer au mieux à mettre fin à la violence actuelle”, écrit Josep Borrell sur Twitter.
L’ONU “profondément perturbée”
 
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a de son côté réagi aux frappes aériennes de l’armée israélienne qui ont démoli, samedi, le bâtiment de 13 étages abritant les bureaux du média qatarien Al-Jazira et de l’agence de presse américaine Associated Press (AP) et tué dix membres de deux familles cousines dans un camp de réfugiés, à Gaza.
Antonio Guterres s’est dit “consterné” par le “nombre croissant de victimes civiles” et “profondément perturbé” par l’attaque israélienne contre le bâtiment abritant des médias internationaux à Gaza.
 
Le secrétaire général de l’ONU a rappelé “à toutes les parties que tout ciblage aveugle des structures civiles et médiatiques viole le droit international et doit être évité à tout prix”.
 
La direction d’Associated Press s’est dite “choquée et horrifiée” par la frappe israélienne. “Nous avons évité de justesse de terribles pertes humaines”, a dit dans un communiqué le patron de l’agence, Gary Pruitt.
 
Le chef du bureau d’Al-Jazira en Israël et dans les Territoires palestiniens, Walid al-Omari, a lui dénoncé un “crime de guerre”, estimant qu’Israël avait “décidé non plus de causer des destructions et des morts, mais aussi de faire taire ceux qui le montrent”, a t-il déclaré à l’AFP.
 
 Les frappes continuent 
 
Tôt dimanche, l’armée israélienne a indiqué avoir mené une frappe sur le domicile du chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, sans préciser s’il s’y trouvait.
 
Les autorités israéliennes précisent que des groupes armés palestiniens ont tiré au moins 2 300 roquettes sur Israël, tuant 10 personnes, dont un enfant et un soldat, et blessant plus de 560 Israéliens. Les défenses aériennes israéliennes ont par ailleurs intercepté de nombreuses roquettes. 
 
Selon un dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza, dix-sept Palestiniens ont été tués dimanche dans des frappes israéliennes, ce qui porte à 174 le nombre de victimes dans l’enclave depuis lundi, dont 47  enfants. De même source, 1 200 Palestiniens ont été blessés.

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