Membre fondateur et pionnier de l’Alliance pour la République (APR). Ex-coordinateur adjoint de cette formation politique, ex-coordinateur adjoint de BBY à Saint-Louis, Balla FALL sort au vitriol après un long séjour à l’international. Un retour au terroir mis à profit par le fils de Léona pour remobiliser sa base affective. Dans cet entretien accordé NDARINFO, il revient sur la situation du parti et le débat sur la “rebaptisation” des rues qui secoue la ville.
Quel est votre sentiment par rapport à l’animation de l’APR à Saint-Louis ?
Je préfère ne pas m’épancher sur cette question pour le moment. Simplement, parce que, pour plusieurs convenances personnelles, j’avais gelé mes activités au sein de ce parti depuis la reprise de mes activités à l’étranger. Je vous inviterais à une conférence de presse sur l’actualité politique nationale et locale, très bientôt.
Comment appréciez-vous le débat sur la débaptisation des rues ?
Soulever de viles tensions pour de projets de dénominations de rues, dans ce contexte de seconde vague de la covid-19, de conjecture économique désastreuse est totalement regrettable. Le maire de Saint-Louis devrait plutôt se concentrer sur des moyens de solutionner les multiples souffrances des populations au lieu de chercher à alimenter des polémiques enfantines et puériles. Je ne trouve vraiment pas la pertinence ni l’intelligence d’une telle décision. C’est à la limite malsaine. Il n’y a pas une histoire singulière qui lie Macky SALL à Saint-Louis au point de vouloir vaille que vaille lui accorder la dénomination d’une de nos avenues les plus stratégiques.
Les pourfendeurs de cette idée le comparent Abdoulaye WADE ou Ndiaye DIOUF. Qu’en pensez-vous ?
Je n’aimerais vraiment pas entrer dans des comparaisons. Je suis nationaliste et républicain. Je n’aime pas l’esprit de clivage. Je rappelle tout simplement que WADE a fait sous magistère ce qu’aucun président n’a fait pour Saint-Louis. Il a fait nommer 9 ministres de Saint-Louis, dont 7, en exercice au moment où il quittait le pouvoir. Avec des directeurs généraux, des députés, etc. Qu’on le veille ou pas, WADE a un lien particulier et profond avec Saint-Louis. Il a fait ses humanités dans la cité magique. Il a fait 26 ans d’opposition en ayant une base très animée dans la ville tricentenaire. Il a été un vaillant défenseur et promoteur de la démocratie sénégalaise. Il mérite tout de la Nation sénégalaise.
Ndiaye DIOUF est un Saint-Louisien digne de ce nom. Son fils et le second président du Sénégal. La rue qui porte son nom passe devant sa maison. Je ne veux pas m’approfondir dans ce débat. Ces comparaisons risquent de créer davantage des clivages sociaux qui ne serviront à rien.
Par ailleurs, c’est gênant et très incommode qu’une avenue soit mise au nom du président en exercice. Ayant la majorité des conseillers municipaux à son actif, je peux comprendre l’arrogance et le mépris de Mansour FAYE à l’endroit des Saint-Louisiens. Car, dire que « je ne me plierai à aucune pression », relève d’une grande suffisance et de l’orgueil.
Il oublie que c’est BBY qui fait de lui Maire et que c’est pas un mérite personnel. N’importe qui à sa place aurait pu être Maire. Un peu plus d’humilité, Mansour. En toute chose, il faut favoriser le consensus et le dialogue. St Louis est une ville de « térangua et de Maslaha ». L’injustice, la force ne prospère jamais.
L’avenue général de Gaulle a un passé comme la ville qui l’abrite. NDAR faisait partie d’un grand ensemble historique. Limiter la vision de Saint-Louis à la commune, c’est vraiment ignorer l’histoire de Saint-Louis. Saint-Louis a une dimension nationale et régionale. L’avenue pourrait porter le nom de Ndatté Yalla MBODJ qui était la reine du WALO une contemporaine de Faidherbe. Ou un autre personnalités parmi les dignes filles ou fils du nord. Cette avenue est la métaphore d’un cordon ombilical. Celui qui doit le porter doit avoir un vécu légendaire à NDAR.
Connaissant le président Macky SALL, je ne pense pas qu’il va approuver la décision de son « goro » très zélé. J’invite le comité en charge de la dénomination des rues à mener des recherches approfondies et à se concerter avec les populations. Au cas échéant, les Saint-Louisiens seront contraints de supporter l’arrogance de l’édile, renfoncée par sa majorité au conseil municipal, mais, l’histoire retiendra.
Il peut inaugurer l’avenue aujourd’hui et que le lendemain, des Saint-Louisiens détachent la plaque nominative. Ce serait alors une grosse honte. Pire, son successeur à la tête de la municipalité pourrait s’engager à gommer cette disposition. Le Président Macky Sall ne mérite pas cela. Mansour FAYE doit se rendre à l’évidence que le pouvoir n’est pas éternel.
Des contestations similaires sont nées de sa méconnaissance de Khayar Mbengue. Qu’en dites-vous ?
Le maire gagnerait à se rapproche des populations et à s’imprégner de l’histoire de la ville. Un édile de ne détache pas de sa localité. Vouloir réduire Khayar MBENGUE à un inconnu, c’est vraiment ignorer royalement le passé de Saint-Louis. C’est la première fois qu’un édile opère un tel déphasage face aux éléments les plus marquants et fulgurants de notre patrimoine. C’est une parenthèse que Saint-Louis devra vite effacer avec toute l’audace et le courage qu’il faut. Les filles et fils de Saint-Louis doivent ensemble se préparer, maintenant, à cette entreprise.